Isabelle Sainte-Rose

© Photo de Beata Szparagowska

 

« Sainte-Rose » est le nom d’une ville en Guadeloupe, colonie restée française. C’est aussi le nom donné et reconnu à Isabelle par son père martiniquais. Isabelle est donc dès son enfance entourée de deux cultures musicales et d’une structure et d’un passé familial singulier et riche. D’origine ouvrière et modeste, sa famille l’encourage à commencer l’apprentissage du violoncelle à l’âge de 8 ans.

A 18 ans, elle poursuit à Paris ses études de violoncelle et commence celles de musicologie à la Sorbonne, elle suit des cours d’écriture musicale. Si ces apprentissages sont très classiques et conventionnels, Isabelle aime explorer les marges et la polyvalence artistique. Cela la mène à faire des études de musicienne intervenante au CFMI Paris 11, elle découvre l’improvisation et commence à faire de la musique avec des objets et des sons du quotidien en live ou enregistrés. Elle y suit également des cours de composition ( Abril Padilla, Ivan Khaladji, Sylvain Kassap).

Dès son arrivée à Bruxelles en 2008, elle mène des activités pédagogiques avec des publics et dans des contextes très différents, aussi bien dans des écoles avec des enfants défavorisés, qu’avec Bozar et l’ONB, pour lesquels elle conçoit et anime des concerts pédagogiques.

En parallèle, elle continue l’improvisation, grand espace d’expérimentation et de laboratoire sonore, qui lui permet de travailler sur d’autres techniques de jeux et types d’écoute et de développer sa créativité (Duo Life is knife, concerts et festivals de musique improvisée). Explorant les liens et différences entre l’improvisation et la composition, elle crée une première composition ouverte en 2013, sous forme de jeu sonore avec des objets, au MIM. Elle compose ensuite sa premières pièce «  Reflets mirage », pour violoncelle et enregistrement, puis «  Souffles et cris » pour quatre violoncelles en quadriphonie naturelle.

Synesthète, elle compose comme une plasticienne du son, variant les matières, les formes, les densités, les espaces et les contours. Ses créations sont conçues comme des sculptures sonores dans lesquelles le public et les interprètes sont immergé.e.s, permettant différents types et dispositifs d’écoute. La sensorialité est essentielle dans son travail, qui est basé sur le mouvement et l’immobilité et sur les différentes façons d’émettre et de percevoir des sons dans le temps et l’espace.

A travers ses pièces, les notions de simplicité et de complexité s’enchevêtrent : elle se base sur ses recherches sonores et compositionnelles, tout en ayant pour but l’accessibilité de ses pièces pour les personnes qui vont les écouter.

Ses œuvres sont fréquemment inspirées de lieux, à partir desquels elle crée des paysages sonores. Ainsi « Collines » est inspirée de paysages gaumais, « Racines », de la Forêt de Soignes, « Westende », de la plage de la Mer du Nord, et « BRASSsss » , de l’ancienne salle des machines de la Brasserie Wielemans Ceuppens.

Les médiums utilisés sont variés (violoncelle, voix, synthétiseurs, loopstation, field recording) et mènent le public à des expériences sonores immersives, voyages sensoriels puissants et sensibles.