Different rites

Catégorie
Musique électroacoustique
Musique électronique live
2016

Different Rites explore, à travers plusieurs mouvements, les points de rencontre à l’intersection de pratiques différentes: taiko japonais et système descriptif phonétique Kuchi-shōga associé, synthétiseurs analogiques modulaires, dont le légendaire Coupigny du GRM, traitements numériques spatialisés, séquences-jeu et montage.

Tout instrument, acoustique, électronique ou numérique, voit ses sonorités, ses usages et ses codes gestuels ritualisés selon les genres.

D’abord confiné aux rites des sanctuaires shinto et des temples bouddhistes, l’usage du taiko s’étend avec le phénomène kumi-daiko, ces ensembles de taiko nés dans les années 50 où la puissance des rythmes polyphoniques est décuplée par les gestes synchronisés et chorégraphiés des interprètes. Un nouveau cérémonial apparait et hypnotise, à travers une musique nouvelle, un public différent.

De la même manière, les instruments électroniques, confinés à l’origine au laboratoire, puis d’un usage limité à quelques centres, se démocratisent et sont récupérés par des musiciens qui leur trouvent de nouveaux usages. La miniaturisation les amène sur scène et la numérisation brouille les codes entre musiques concrètes et électroniques. Le nombre et la sensibilité des paramètres de synthèse analogique suscitent une alternance de déplacements suivis de gestes plus ténus, concentrés, pour des contours très individualisés. Je me suis surtout intéressé aux synthétiseurs modulaires analogiques, notamment le Coupigny et le Serge, lors de deux étapes de résidence au GRM. Bien que tous deux modulaires, ils fonctionnent selon des logiques fort différentes et suscitent des modes de jeu spécifiques, avec les broches sur la matrice du Coupigny ou les fiches banane et le séquenceur sur le Serge, encore étendu par la transformation de sons enregistrés et par le couplage informatique à l’aide d’une interface MIDI to CV/Gate. De leur côté, les interfaces gestuelles associées aux instruments numériques virtuels offrent le choix des sensibilités et une grande liberté de gestes et de correspondances. Dans tous les cas, la maîtrise du geste permet de générer une multiplicité de profils sonores et de formes. Et d’insuffler une vie, un caractère particulier et une puissance émotionnelle aux sons. L’échange et la transposition des gestes entre les pratiques respectives font apparaître des codes hybrides qui engendrent de nouveaux profils, sonorités et modes expressifs, multipliant les points de rencontre potentiels.

Versions / Durée

La version d’Ars Musica dure environ 18 minutes mais de nouvelles versions sont prévues, avec de nouveaux mouvements (probablement en utilisant également le GAME de Leo Kupper, en cours de restauration) et reprenant tout ou partie des mouvements de la version Ars Musica, selon la durée désirée, entre 15 et 30 minutes.

 

Different Rites est une commande d'Ars Musica, créée le 17 novembre 2016 aux Halles de Schaerbeek, spatialisé avec le Zirkonium sur un dispositif de 28 haut-parleurs installé par le GRM.

Compositeur(s)
Instruments
Ordinateur
Durée
18:00
Effectif
Ordinateurs, interfaces, improvisation en direct avec algorithmes de spatialisation sur 24 canaux
Image
Date de création