Choral "Le don des larmes"

Catégorie
Instrument ou voix solo
2009
Compositeur(s)
Instruments
Orgue
Numéro
1
Durée
14 min.
Effectif

pour grand orgue symphonique

Comment

Création : Benoît Mernier, 29.03.09. Commande de Bozar Music et Ars Musica

Date de création
Programme

Choral pour orgue "Le don des larmes" (2009)

Cette œuvre commandée par Bozar Music et le festival Ars Musica (Bruxelles) répondait à une envie personnelle, celle d’écrire une « vraie » pièce symphonique. Mes pièces antérieures pour l’orgue 5 Inventions, Toccata (Edition G. Billaudot, Paris) jouaient plutôt sur l’économie des moyens (matériau réduit, registrations par plan, durée assez brève, …).
Il s’agit ici au contraire d’une œuvre de quinze minutes pensée pour un grand orgue de type Cavaillé-Coll n’utilisant que des registrations de la tradition symphonique : ensemble de fonds, grand-chœur, chœur de flûtes, …).
Un grand crescendo/decrescendo est même entendu dès la deuxième minute de l’œuvre ! Un léger parfum de démesure ? Disons plutôt la gourmandise et le plaisir de s’étendre sur des sonorités amples et riches.
La texture est souvent complexe et très polyphonique car j’ai cherché un rapport très étroit entre l’harmonie et le timbre : comment varier et moduler le timbre donné par une registration somme toute conventionnelle grâce à l’espace harmonique ?

La forme se veut discursive usant d’un renouvellement organique rappelant l’improvisation. Pourtant cette forme est simple : un « choral » éminemment plus proche d’une chaconne que d’un choral luthérien (en référence au deuxième choral en si mineur de Franck) est entendu sous quatre formes différentes : au début l’idée piétine et abouti à un grand crescendo/diminuendo modulé par une pédale en figures mouvantes ; le choral est entendu une deuxième fois et se développe pour laisser place à une sorte de fileuse sur les flûtes ; troisième apparition du choral sur un mélange creux avec une harmonie serrée dans le grave aboutissant à une toccata, avant de terminer sur une registration voilée et lointaine rappelant une dernière fois le choral.

Le sous-titre vient de la tradition mystique du catholicisme qui considérait que pleurer était une grâce. Le don des larmes, expression à la fois humble et sublime fait aussi allusion à l’idée d’abandon mais aussi de clairvoyance. « Qui ne pleure pas ne voit pas », dit Victor Hugo…

L’œuvre est dédiée en hommage amical à l’organiste français Michel Bouvard, professeur d’orgue au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse à Paris et titulaire du Cavaillé-Coll de Saint-Sernin à Toulouse.

L’œuvre a été enregistrée par le compositeur à l’abbatiale de Maredsous (Belgique). [MAR002] – website : http://shop.maredsous.be

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